Biographie
Francesca Guerrier est née à Rome en 1926. Dès son enfance, elle baigne dans un environnement artistique marqué par le travail de son père, le peintre et graveur Francis Montanier (Prix de Rome à la Villa Médicis, 1924). Après des études d’Histoire de l’Art et d’Archéologie à Paris, elle commence sa carrière en tant que professeure d’art plastique dans les Écoles de la capitale. Francesca se distingue très tôt par son talent pour le dessin et la gravure au burin à laquelle son père l’a initiée. C’est en cherchant à diversifier les activités artistiques de ses élèves qu’elle commence à s’intéresser à la tapisserie et à la céramique. En 1961, alors qu’elle poursuit un stage dans l'atelier de Guidette Carbonnell à Meudon, son intérêt pour les arts de la terre prend une nouvelle dimension. Elle épouse la même année le peintre Raymond Guerrier et s’installe avec lui dans les Alpilles où elle fait l’acquisition d’un four professionnel. La céramique devient alors sa vocation et elle y consacrera l'essentiel de ses cinquante années de carrière. Francesca Guerrier développe ses propres procédés de modelage et d’émaillage, inspirée des techniques de ses maîtres : Guidette Carbonnell, mais également le peintre et sculpteur Jacques Pouchain. Sensible aux arts muraux, elle utilise des plaques de lave carrées qu’elle recouvre d’un émail blanc avant d’y creuser son dessin d’une ligne affirmée. Viennent ensuite les émaux colorés qu’elle applique au pinceau entre les cloisons de sa composition méticuleusement élaborée. Francesca évite les couleurs pures qu’elle juge provocantes au profit d’une gamme restreinte de tons pourpres, vert olive, jaune d’or ou bleu royal. Elle économise ainsi sa palette pour mieux en assurer le contrôle et l’intensité de son effet. Par la pureté et la transparence de ses émaux, elle parvient à atteindre une luminosité rappelant celle des vitraux et donnant ainsi à ses œuvres une profondeur mystique. Francesca prend volontiers pour sujet les textes bibliques et représente l’humanité dans sa plus profonde apparence dans le seul but de « rendre au sujet sa vraie grandeur ». Sa première exposition à la galerie Simone Badinier (Paris) en 1964 où elle présente un Chemin de Croix destiné à une église nouvelle, est un véritable succès. Elle révèle un mode d’expression qu’elle déploiera par la suite dans toute son œuvre, marqué par la sobriété et la profondeur, une forte puissance évocatrice et une dimension spirituelle. Cette exposition révèle Francesca Guerrier comme une artiste prometteuse et singulière, appelée à devenir une figure de référence dans l'Art sacré. Elle se verra par la suite confier d'importantes réalisations architecturales telles que le groupe scolaire de La Courneuve, la piscine municipale de Saint-Denis ou encore le Chemin de Croix et les personnages sacrés des églises Saint-Marcel et Saint-Hélène à Paris. De ses mains habiles et robustes, elle s’adonne également à la création de grands plats et sculptures. Ces pièces uniques et abstraites qu’elle nomme Formes galets ainsi que ses séries de visages, sont façonnées en terre chamottée puis recouvertes d’un émail blanc soyeux ou noir mat. Sur ses dix dernières années, Francesca revient à la gouache, à l’huile et au dessin à la mine. Alors que ses dernières sculptures évoquent la solitude, la paix, le pardon et les prophéties, ses tapisseries et ses peintures s’inspirent de la Genèse et de l’Apocalypse, de l’Ancien et du Nouveau Testament. Elle s’éteint à Avignon le 29 avril 2011, laissant derrière elle une œuvre qui apparaît au XXIe siècle comme un engagement pour une permanence de l’Art sacré. Avec une approche moderne, elle prolonge l'héritage artistique des époques romane et gothique dont le seul souci était de gagner le spirituel au travers d’une œuvre essentiellement visuelle.Démarche
Cette archive numérique est un projet initié par les ayants droit de l’artiste Francesca Guerrier, avec pour objectif de valoriser son œuvre et d’en assurer la pérennité. Plus qu’un simple inventaire, ce site public, régulièrement enrichi, entretient la mémoire de l’artiste à travers la diffusion de textes, de photographies et d’articles de presse liés à son travail. Il contribue à lui rendre hommage en partageant son œuvre et son histoire. Ce projet a bénéficié du soutien de l’ADAGP dans le cadre de la dotation "Catalogage des œuvres 2024".Contribution
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